Toutes les coordinations ont eu à cœur de faire tout leur possible avec les moyens dont elles disposaient.
Pour rappel, L’AFCH est une association de professionnels de la coordination, composée pour la majorité d’infirmiers de coordination, et d’un médecin conseiller scientifique qui nous soutient et nous aide dans la construction des programmes et travaux scientifiques. Nous, les membres du bureau, sommes tous en poste à temps plein et faisons fonctionner cette association en plus de notre travail.
1. Avec la crise sanitaire, comment avez-vous gardé le lien avec les équipes et comment ont-elles pu échanger entre elles ?
Il n’y a pas eu à proprement parler d’échanges, car la crise nous touche de plein fouet. Les membres du bureau et des coordinations sont, pour la plupart, issus des unités de réanimation ou d’urgence qui ont été fortement impactées. Tous ont été réaffectés dans ces services, ou en unités Covid, ou encore en chambres mortuaires. Beaucoup de coordinations se sont retrouvées en difficulté... Au centre hospitalier de Valenciennes où je suis en poste, comme pour toutes les coordinations, il n’y a eu aucune activité de prélèvement de tissus durant la première vague, une ligne d’astreinte a néanmoins été conservée pour les prélèvements multi-organes.
Pendant la 2ème vague, nous nous sommes organisés différemment et l’activité de prélèvement de tissus et d’organes a pu être maintenue. Mais personne n’était physiquement présent au sein du bureau de la coordination. Nous avons été délocalisés afin de renforcer les unités en difficulté, tout en maintenant notre activité. Une situation identique pour bon nombre de coordinations, mais à des degrés différents car les régions n’ont pas été impactées de la même manière au même moment.
L’année a également été très difficile car les Journées de l’AFCH n’ont pu avoir lieu et un gros doute plane pour celles de 2021. Or sans ce congrès, symbole de retrouvailles et d’échanges conviviaux qui fait vivre les coordinations, c’est la pérennité de l’association qui est mise à mal.
2. Quel est le ressenti des coordinations sur leur activité ?
Il y a eu très peu de liens nous permettant d’évaluer le ressenti. La crise a impacté les prélèvements d’organes et de tissus et, au bout de la chaîne, la greffe. Toutes les coordinations ont eu à cœur de faire tout leur possible avec les moyens dont elles disposaient. Mais elles ont été confrontées aux difficultés liées à l’embolisation des services de réanimation. Le protocole de coopération pour les tissus a permis de maintenir une activité, les infirmiers n’ayant pas forcément besoin de médecin pour prélever les cornées et l’épiderme. Le véritable problème est celui du personnel dans les hôpitaux, qui nous dépasse et touche le système de santé dans son ensemble.
3. Comment allez-vous décliner en pratique (sur le terrain) les grands axes et objectifs à atteindre pour 2021 ?
Il faut à tout prix, et par tous les moyens possibles, garder une activité quotidienne de prélèvement de tissus, et maintenir une astreinte pour l’activité de prélèvement multi-organes. Dès que la crise sera maîtrisée, l’objectif sera de se recentrer sur les projets et objectifs mis en place par chaque coordination. Ce n’est pas facile, car il y a un temps de latence et d’épuisement. Mais il s’agit de notre fonction première et, au bout de la chaîne, des patients attendent et ont besoin de nous. Le dilemme est réel, mais les coordinations feront de leur mieux avec toute la motivation et le dynamisme dont elles sont capables, sans baisser les bras.
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pour toutes remarques