ViaVoice, institut d’études indépendant, établit chaque année pour l’Agence de la biomédecine un baromètre sur le rapport des Français au don d’organes. Est-ce que la période que l’on pourrait considérer comme « sortie de crise Covid-19 » a un impact sur la perception des Français quant au don d’organes ?
Globalement, cette année les résultats sont en hausse et c’est notamment contextuel : la récession actuelle de la crise Covid laisse plus d’espace pour parler d’autres sujets de santé publique. Nous remarquons que la connaissance spontanée autour du don d’organes a presque doublé. Par exemple, à la question « Selon vous, que faut-il faire en France pour dire qu’on est d’accord pour donner ces organes et tissus à sa mort ? », l’indicateur passe de 17 à 32 %. C’est une énorme progression. La connaissance s’améliore nettement y compris sur les idées fausses comme celle de disposer d’une carte de donneur : 43 % des personnes interrogées savent qu’elle n’est pas nécessaire pour donner contre 51 % l’année dernière.
Il est très intéressant de remarquer que c’est une thématique de long terme sur l’opinion publique : plus on informe, plus la population dispose d’éléments de réponse nouveaux, et paradoxalement, plus de questions se posent. Les chiffres le montrent : 31% des Français se sentent informés sur le don d’organe : c’est une baisse de 16 points. Elle peut expliquer la potentielle volatilité des opinions sur le don d’organes. Ce sujet est une thématique qui implique le doute d’où l’importance de continuer à communiquer car les acquis ne sont pas des acquis pour toujours.
Il n’existe pas d’homogénéité de la population sur le sujet du don d’organes : certains sont sceptiques ou inquiets, des personnes veulent des preuves quand d’autres sont d’emblée d’accord. Ces grands schémas de pensée sont à l’origine des quatre grandes catégories identifiées au sein de la population. Ceci permet d’affiner les discours et la communication en fonction de ce que la population pense ou ressent.
Les « éloignés »
36% des personnes interrogées ont une faible connaissance de la loi et se sentent peu concernées par le sujet du don d’organes. Elles disent néanmoins que le don est en accord avec leurs valeurs. Elles étaient 39% l’année dernière.
Les « convaincus »
C’est la tranche de la population qui se sent très concernée par le don d’organes et de tissus. 48% se déclarent totalement convaincus et donneraient leurs organes, contre 40% en 2021. Ces personnes ont une meilleure connaissance de la loi que la moyenne et la pense efficace.
Les « indécis »
Ils sont 11% contre 15% l’année dernière à se poser des questions sur leur volonté personnelle à donner leurs organes. Leur connaissance de la loi est souvent très faible et ils estiment qu’elle n’est pas en adéquation avec le choix de chacun et pas systématiquement en phase avec leurs valeurs.
Les « réfractaires »
Nous retrouvons quasiment le même taux que l’année dernière. 5% des personnes sondées estiment le don contraire à leurs valeurs et ont une mauvaise connaissance de la loi. Elles pensent que ce sujet est intime et montrent une défiance à l’égard des institutions publiques.
Les indicateurs sont à la hausse sur les items les plus importants. 85% des Français se déclarent favorables au don d’organes. On gagne 10 points. Les « tout à fait favorables » progressent de 5 points. 82% estiment que la loi est en phase avec leurs valeurs : c’est plus de 6 points par rapport au dernier baromètre. Sur la loi, 69% estiment qu’elle profite de manière équitable à toutes les franges de la population. C’est une hausse de 12 points et il faut noter que c’est chose rare qu’une loi soit aussi bien perçue.
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pour toutes remarques