A la tête, depuis peu, du Service Régional d’Ile-de-France Antilles Guyane, le Docteur Régis Bronchard, anesthésiste réanimateur, a décidé de rejoindre l’Agence de la biomédecine il y a 8 ans, pour approfondir une mission qui lui tenait à cœur : prendre en charge les donneurs d’organes, leurs proches et les personnes greffées. Il est également adjoint au Directeur du Prélèvement Greffes Organes Tissus. Retour sur les projets marquants de 2021 et les ambitions à l’échelle de la région pour 2022.
Le rôle du Service Régional Ile-de-France Antilles Guyane
Le service régional Ile-de-France Antilles Guyane assure plusieurs missions essentielles dont celles de réguler et gérer les dossiers des donneurs d’organes et de tissus de ses régions, de venir en appui des réseaux franciliens, Antilles et Guyane, des professionnels du prélèvement et de la greffe. Il mène également diverses actions de formation, de communication et d’audit. Il assure aussi le secrétariat national donneurs vivants. L’équipe est constituée de 5 assistantes des activités médicales, 3 cadres infirmiers animateurs de réseaux, 3 médecins et un responsable et ses bureaux sont au siège de l’Agence de la biomédecine.
Un plan de relance francilien
La région francilienne, qui concentre une forte densité de population et des variétés socio-économiques importantes, enregistre un recul du prélèvement d’organes lié notamment à un taux d’opposition au prélèvement 10% supérieur à la moyenne nationale. Sous l’impulsion de la Direction du Prélèvement Greffes Organes Tissus et de la Direction générale de l’Agence de la biomédecine et avec l’appui du Pr Olivier Bastien, l’ensemble du service a travaillé sur un plan de relance en 4 axes :
Améliorer le maillage territorial en densifiant les équipes de prélèvements d’organes et de tissus au sein des petite et grande couronnes. L’objectif est de pouvoir mieux identifier les donneurs, les prendre en charge et exercer les missions transversales dans ce large bassin de population. Ce travail a déjà abouti à la création d’une coordination hospitalière de prélèvement de tissus à Melun (77) et à quelques projets en cours.
Travailler autour des filières des cérébro-lésés hors ressources thérapeutiques. Une collaboration s’est engagée avec les services de grande garde de Neurochirurgie et il y a un projet de collaboration avec les unités de soins intensifs neuro-vasculaires. Des actions de formation et de sensibilisation sont également menées avec l’ensemble des SAMUS et la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP).
Augmenter le prélèvement de donneurs décédés en arrêt circulatoire (DDAC) de type Maastricht 3. Il existe seulement 7 centres autorisés en Ile-de-France. En développer de nouveaux est nécessaire à l’heure où le programme français est parmi ceux ayant les meilleurs résultats au monde et parce qu’il s’agit du type de prélèvement avec le plus fort potentiel d’augmentation, notamment en ouvrant de nouveaux centres autorisés.
Agir sur le taux d’opposition en travaillant en particulier avec le pôle Evaluation de l’Agence de la biomédecine en exploitant les données CRISTAL Action, les grilles d’entretien, ainsi que les travaux de recherche des coordinations hospitalières de prélèvement (études Canevas, étude du réseau Ouest francilien, thèses et mémoires…), mais aussi en densifiant le personnel de Coordination Hospitalière en petite et grande couronnes, en intensifiant les actions de formation en lien avec le pôle Formation des professionnels de Santé, en travaillant sur la communication avec la Direction de la Communication, bref, en impliquant largement les professionnels de l’Agence de la biomédecine et les acteurs de terrain.
Une riche journée monothématique dédiée à l’obstacle médico-légal
Cette première édition, qui s’est tenue à la Pitié-Salpêtrière à Paris le 23 juin dernier, a été élaborée par un petit groupe de médecins et d’infirmiers des coordinations franciliennes et un binôme infirmier-médecin du service régional Ile-de-France Antilles Guyane de l’Agence de la biomédecine. Elle a regroupé de nombreux professionnels des coordinations, de Réanimation, des médecins légistes, des magistrats des parquets et du siège, des officiers des police judiciaire et des personnels administratifs des hôpitaux et de la direction de l’Assistance publique hôpitaux de Paris. Plusieurs présentations et cas cliniques ont été projetés. Une procédure spécifique régionale de prise en charge du donneur d’organes a pu être présentée. Cet outil est désormais à la disposition de toute coordination sur demande. L’exercice, dans une démarche interprofessionnelle innovante, a également permis de renforcer les liens et la méthode de travail autour de l’obstacle médico-légal dans le contexte du prélèvement d’organes, qui peut être une cause d’opposition. Cette situation se présente dans environ 16% des cas de prélèvements, en particulier lorsque le donneur d’organes est décédé d’une mort non naturelle.
Une seconde journée monothématique dédiée à une réflexion à l’échelle régionale sur le taux d’opposition se tiendra courant 2022 et est une des actions entrant dans le cadre du 4ème axe du plan régional Ile-de-France. Organisée par les représentants de tous les réseaux de coordinations de prélèvement d’Ile de France et un binôme du service régional Ile-de-France, elle regroupera professionnels de santé ainsi que divers professionnels et personnes à définir pour alimenter la réflexion et discuter des moyens à mettre en œuvre pour contribuer à infléchir celui-ci.
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