Le mot de l’agence de la biomédecine

Baromètre Don d’organes et de tissus 2024 Perceptions des Français sur le don post-mortem

Chaque année en janvier, l’Agence de la biomédecine mesure par une étude baromètre[1] l’opinion et les connaissances des Français sur le don d’organes. Les résultats 2024 confirment les enseignements des années précédentes, en mettant en lumière une position d’ouverture et d’adhésion au don d’organes, même si le sujet semble ne pas s’ancrer dans la réalité pour beaucoup de Français. Cette édition a également été l’occasion de s’interroger sur la perception spécifique des Français résidant dans les DROM, qui, s’ils adhèrent également massivement à l’idée du don, semblent également se sentir plus éloignés du sujet.

Une tendance confirmée, celle d’une opinion générale toujours très favorable au don d’organes en métropole.

Le principe du don d’organes continue de générer des perceptions positives. 8 Français sur 10 se déclarent ainsi spontanément favorables à faire don de leurs organes après leur mort, un score stable depuis plusieurs années.
Au‑delà de la simple position sur le sujet, les Français se montrent en phase avec la loi telle qu’elle existe aujourd’hui et notamment sur le principe du consentement présumé : 78 % perçoivent une loi en phase avec leur valeurs (dont 52 % qui se sentent « tout à fait » en phase). A noter que 18 % des Français déclarent désormais avoir entendu parler du ruban vert, inauguré en 2019, comme étant le symbole du don d’organes. L’importance de faire connaitre sa position à ses proches est également reconnue par 93 % d’entre eux, même si, paradoxalement, 48 % seulement déclarent en avoir parlé.

Pour autant, des perceptions qui peinent à se transformer en actes.

Près d’1 Français sur 2 déclare en effet ne pas se sentir concerné par le don d’organes (45 %), évoquant principalement un sujet trop éloigné de leurs préoccupations quotidiennes.
Seuls 28 % déclarent se sentir assez ou très informés sur le sujet du don d’organes, et les idées reçues liées à ce manque de connaissance sont persistantes :

Un engagement qui gagne à être dédramatisé pour être plus facilement abordé.

Au‑delà d’un message global de solidarité, le bénéfice pour la santé de chacun, le rôle vital de la greffe, apparait comme un levier fort d’engagement. Le fait que le don d’organes peut permettre de contribuer à sauver des vies est cité par 72 % des Français comme un argument qui les incite à se sentir concerné ; 53 % mentionnent le fait que c’est un geste important pour aider les médecins dans leur exercice, et 49 % que c’est une question de solidarité entre les gens.
Par ailleurs, parmi les Français ayant transmis leur position, si le sujet est souvent abordé de manière inopinée, une grande majorité indique que les échanges se font sereinement (seuls 3 % rapportent que les proches n’ont pas souhaité ou ne souhaiteraient pas en parler).

Un contexte de réception moins favorable dans les départements d’Outre-mer.

Si 69 % des Français résidant dans les DROM sont favorables à faire don de leurs organes et tissus après leur mort (soit 11 points de moins qu’en métropole), seuls 23 % sont « convaincus » par l’enjeu (- 19 points) ; les résidents d’Outre-mer se reconnaissent moins souvent dans les valeurs de la loi (69 % vs 78 % en métropole), et le sentiment de se sentir bien informé est plus faible qu’en métropole (21 % vs 28 % en métropole).

En conséquence, plus encore qu’en métropole, un éloignement au sujet.

Les Français résidant dans les DROM se sentent encore moins souvent concernés par le sujet (50 % vs 54 % en métropole) et évoquent plus souvent une forme d’opposition pour expliquer ce manque d’intérêt (là ou en métropole, les répondants évoquent plutôt un manque de présence à l’esprit). 28 % d’entre eux considèrent que ça n’est pas à l’état de décider ce que deviendront les organes de quelqu’un après sa mort : c’est le premier motif indiqué pour justifier qu’on ne se sent pas concerné par le sujet.
Conséquence directe de cet éloignement, les Français des DROM sont encore moins nombreux à avoir transmis leur position à leur proches (30 %, vs 48 % en métropole).

Dans les Antilles, une sensibilité au sujet plus faible qu’à La Réunion.

Si dans l’ensemble, les résultats entre les différents départements d’Outre‑Mer ne montrent pas de différences significatives, on peut constater un décrochage dans les Antilles sur deux indicateurs.
Ils sont moins nombreux à se sentir concernés (45 % vers 59 % à La Réunion) et également plus nombreux à avoir le sentiment que le don d’organes ne bénéficie pas de manière équitable à tous (44 % ont un sentiment d’équité vs 63 % à La Réunion).



[1]Etude réalisée du 9 au 22 janvier 2024. Terrain téléphonique réalisé auprès d’un échantillon de 1 000 personnes, représentatif de la population française métropolitaine âgée de 16 ans et plus et auprès d’un échantillon de 203 personnes, représentatif de la population résidant en Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion âgée de 16 ans et plus. Représentativité assurée par la méthode des quotas appliquée aux critères suivants : sexe, âge, profession, région et catégorie d’agglomération.
. Un Français sur 2 ne sait pas que le don d’organes n’est pas incompatible avec les rites religieux ;
. Seuls 4 Français sur 10 savent qu’il n’y a pas de limite d’âge pour donner leurs organes ;
. Seuls 6 Français sur 10 pensent que les dons bénéficient de manière équitable à toutes les catégories de population.

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